Fines bulles

L’anneau des Castellac (1960)

Capture JOHAN-11-F-03 JOHAN-11-F-04

Johan et Pirlouit – L’anneau des Castellac

Ce 60e anniversaire de Johan et Pirlouit célébré cette semaine dans les pages du journal de Spirou, nous donne l’occasion de revenir sur « L’Anneau des Castellac », 11e album de la série.
Comme le précise Hugues Dayez dans son excellente biographie de Peyo (Editions Niffle), le contexte de la création de cette histoire est intéressant à plus d’un titre. La prépublication dans Spirou commence le 25 août 1960, soit six mois après la fin de « La Guerre des Sept Fontaines ». Le public était alors peu habitué à un tel délai entre deux histoires. Peyo faisait alors face à un surcroît de travail du aux scénarios de Jacky et Célestin pour « Le Soir » ainsi que la préparation de Benoit Brisefer, personnage sur lequel nous aurons l’occasion de revenir.
A l’inverse des Schtroumpfs pour le dessin desquels Peyo a pris l’habitude de s’entourer, l’auteur continue d’assumer seul Johan et Pirlouit. En rupture avec les deux précédentes histoires, cet album ne comportera aucune dimension fantastique. Les héros doivent ici remettre sur son trône un Duc déchu, manipulé par son entourage. Les schtroumpfs vivant leur existence propre, Peyo ne jugera pas utile de les intégrer à cette histoire. Peut être pouvons nous interpréter cela comme une forme de réaction face aux nombreuses critiques que suscite le language farfelu de ces petits lutins bleus que le public ne cesse de plébisciter. En effet, les ventes de « La Flûte à Six Schtroumpfs » restent les meilleures de la série. Enfin, soucieux de casser les stéréotypes, « L’Anneau des Castellac » nous offre une formidable caricature de méchant en la personne d’Hercule de Basse Fosse, seigneur colérique grand amateur de la musique de Pirlouit. En redécouvrant le personnage, on ne peut s’empêcher de penser que Jean Yanne, aurait pu de son vivant interpréter ce personnage à merveille.
Pour conclure, il ne faut pas oublier que cet album est né dans un contexte professionnel un peu particulier. La création de Pilote par Goscinny deux ans auparavant, avait attiré beaucoup de dessinateurs. Malgré des résultats financiers catastrophiques, le journal, repris par Dargaud constituait un danger notable pour la maison Dupuis, condamnée désormais à faire très attention à ses auteurs. Attaché à la bonne ambiance de la maison, Franquin et Peyo resteront fidèles au poste.

L’anneau des Castellac – © Peyo – Editions Dupuis 

 

  • L'anneau des Castellac
  • L'anneau des Castellac

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

*