Fines bulles

Sang bleu chez les bleus (2009)

Sang bleu chez les Bleus Sang bleu chez les Bleus Sang bleu chez les Bleus

 

Les tuniques bleues – Sang bleu chez les bleus

Ce cinquante troisième album des Tuniques Bleues relate un fait moins connu de l’Histoire de France et d’Amérique. Durant la guerre de sécession, Francois d’Orléans (1818 – 1900), Prince de Joinville et fils de Louis Philippe 1er, dernier Roi des Français condamné à l’exil, partit combattre les confédérés au côté des Nordistes. Il embarqua deux de ses neveux avec lui. Il fut élevé au grade de Capitaine et nommé aide de camp du Général Mac Lellan. Aussi surprenant que cela puisse paraître, Francois d’Orléans prenait position contre l’esclavage sous d’uniques arguments économiques. Il affirmait que cette méthode onéreuse ramenée à ses faibles rendements ne justifiait pas son coût. Pire encore, en déshonorant le travail libre, elle brisait l’esprit d’entreprise indispensable au développement des régions.

L’album dépeint un homme sympathique et courageux, victime, au même titre que son régiment d’une inactivité propre à cette période de la guerre. Afin de pallier aux conséquences désastreuses sur le moral des troupes, ce dernier proposera aux hommes de se mettre à la peinture sous l’argument « C’est facile vous verrez… »
Blutch se prêtera à l’exercice avec plaisir, non sans quelques aléas. Cette nouvelle passion gagnera progressivement l’ensemble du camp, jusqu’au Général lui même.
L’album est construit en deux parties. Si la seconde reste assez classique, je considère la première comme un petit chef d’oeuvre de dynamisme et d’efficacité comique. L’affrontement entre Blutch et Chesterfield atteint ici son paroxysme.
Le ton est donné dès la première case. Le Sergent ramène son camarade après une énième tentative de désertion. Déguisé et maquillé en esclave noire, Blutch n’en restera pas là ! Sa riposte, à noter dans les annales de la série, est aussi cruelle qu’inédite. Le duel prend une tournure vacharde digne de Tom et Jerry. Les deux hisseront le drapeau blanc quand ordre leur sera donné d’espionner les rangs Sudistes, mission au cours de laquelle ils seront découverts.
Certains pourront être surpris par une telle scission narrative dans l’album. On regrettera l’absence, dans la seconde partie, de Francois d’Orléans autour duquel l’album est construit. Ce dernier ne réapparaîtra qu’à la fin de façon quasi anecdotique.
Quoiqu’il en soit, au delà de sa valeur pédagogique, « Sang Bleu chez les Bleus » reste un excellent divertissement et un album très amusant.

Sang Bleu chez les Bleus – Lambil/Cauvin – Editions Dupuis 2009

  • Sang bleu chez les Bleus
  • Sang bleu chez les Bleus
  • Sang bleu chez les Bleus

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

*